Le Conseil des ministres togolais s’est réuni ce mercredi 17 décembre 2025 à Lomé, sous la présidence de son excellence, Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil. À l’issue des travaux, le gouvernement a examiné et adopté plusieurs textes majeurs, touchant aussi bien aux finances publiques, à la protection sociale, à la gouvernance institutionnelle qu’aux engagements internationaux du pays.
Une loi de finances rectificative pour 2025 adoptée
Au titre des projets de loi, le Conseil a adopté la loi de finances rectificative, exercice 2025, dans un contexte économique international et national marqué par des incertitudes persistantes. Cette révision vise à garantir la sincérité et la transparence dans la gestion des finances publiques.
Les recettes budgétaires sont désormais fixées à 1 472 milliards de francs CFA, en baisse de 1 % par rapport aux prévisions initiales. Les dépenses, quant à elles, sont revues à la hausse et atteignent 1 717,1 milliards de francs CFA, soit une augmentation de 2,3 %. Le budget rectifié s’équilibre ainsi à 2 436 milliards de francs CFA, avec un déficit de 245,1 milliards de francs CFA, entièrement financé par le solde positif de la trésorerie de l’État.
Ratification de l’Accord BBNJ sur la biodiversité marine
Le gouvernement a également adopté le projet de loi portant ratification de l’Accord BBNJ, relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones ne relevant pas de la juridiction nationale. Adopté à New York le 20 septembre 2023, cet accord s’inscrit dans la continuité de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
Sa ratification permettra au Togo de bénéficier de mécanismes internationaux de financement, notamment ceux du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), et de renforcer son engagement en faveur de la protection des océans, de la lutte contre la pollution marine et de la gouvernance mondiale des ressources marines.
Renforcement de la protection sociale et du Protecteur du citoyen
Au titre des décrets, le Conseil des ministres a approuvé la Politique nationale de protection sociale (PNPS). Cette politique vise à améliorer la cohérence et l’efficacité des interventions publiques afin de renforcer la lutte contre la pauvreté et la réduction des vulnérabilités, tout en soutenant un développement économique inclusif et durable.
Un autre décret adopté précise les modalités de fonctionnement du Protecteur du citoyen, institution créée en remplacement du Médiateur de la République. Ce texte vise à rendre pleinement opérationnelle cette structure chargée de veiller au respect des droits et libertés des citoyens face à l’administration publique et aux organismes investis d’une mission de service public.
Accélération de la mise en place des institutions constitutionnelles
Le Président du Conseil a par ailleurs instruit le gouvernement d’accélérer l’opérationnalisation des institutions prévues par la Constitution du 6 mai 2024. Il s’agit notamment de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), de la Haute autorité pour la transparence, l’intégrité de la vie publique et la lutte contre la corruption (HATIC), de la Haute autorité de régulation de la communication écrite, audiovisuelle et numérique (HARC), ainsi que du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Ces réformes institutionnelles visent à renforcer la gouvernance, la transparence, la régulation des médias et la participation des forces économiques, sociales et environnementales aux politiques publiques.
Le Togo actif à la COP30 sur le climat
Le Conseil a également pris acte d’une communication sur la participation du Togo à la COP30, tenue à Belém, au Brésil, du 10 au 21 novembre 2025. Les discussions ont porté notamment sur l’accélération de la transition énergétique, la mobilisation de 1 300 milliards de dollars de financements climatiques d’ici 2035, ainsi que le renforcement des mécanismes liés aux pertes et préjudices climatiques.
La délégation togolaise a profité de cette rencontre internationale pour présenter plusieurs projets structurants et renforcer des partenariats stratégiques avec des institutions internationales engagées dans la lutte contre les changements climatiques.
Nominations dans les secteurs stratégique et financier
Enfin, au titre des nominations, les membres du Conseil d’administration de l’Agence nationale de la météorologie (ANAMET) ont été désignés au ministère des Transports. Au ministère de l’Économie et des Finances, Madame Mila Aziable a été nommée directrice nationale du contrôle de la commande publique.